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Vivre plus sainement?

Vivre plus sainement?

Mieux vivre avec la douleur

En Suisse, environ 1,5 million de personnes souffrent de douleurs chroniques, souvent sans cause apparente. Hardy Hüttemann, spécialiste de la douleur, explique le rôle joué par le cerveau et ce qui aide vraiment les personnes en souffrance.

Comment apparaît la douleur?

Chaque individu a son propre seuil de douleur.

Notre corps reçoit des stimuli via des terminaisons nerveuses, c’est-à-dire les extrémités des fibres nerveuses, et les transmet au cerveau. C’est là que se décide si un stimulus est perçu comme agréable, neutre, désagréable ou douloureux. Tout le monde ne ressent pas les stimuli de la même manière, chaque individu a son propre seuil de douleur. La perception de la douleur peut également varier avec l’âge ou selon l’état émotionnel de la personne.

Quelle est la fonction de la douleur?

La douleur est un facteur de survie important. Elle nous avertit des dangers physiques, par exemple si nous nous coupons ou si nous avons une infection.

Existe-t-il différents types de douleur?

Oui, en médecine, nous distinguons différentes formes de douleur. La distinction la plus fondamentale est celle entre la douleur aiguë et la douleur chronique, également appelée aujourd’hui douleur neuroplastique. 

Quelle est la différence?

La douleur aiguë a une cause clairement identifiable, comme une fracture. La douleur neuroplastique survient lorsque le cerveau s’habitue à la transmission de la douleur. Même lorsque la blessure initiale est guérie, la sensation de douleur persiste, car le cerveau continue à «attendre» la douleur.

Peut-on dire que les douleurs aiguës sont de courte durée et les douleurs neuroplastiques de longue durée?

Pas forcément. Même des douleurs aiguës, par exemple en cas de lésions des disques intervertébraux, peuvent persister pendant des mois sans devenir chroniques. Inversement, la douleur peut très vite devenir chronique, même en l’absence de tout symptôme physique.

Quel est l’impact de la douleur sur les personnes concernées?

Le mythe selon lequel la douleur chronique entraîne toujours des maladies psychiques est aujourd’hui considéré comme dépassé.

Cela dépend beaucoup de leur personnalité et de leur environnement social. Le mythe selon lequel la douleur chronique entraîne toujours des maladies psychiques est aujourd’hui considéré comme dépassé. Toutefois, la douleur chronique et la dépression peuvent s’influencer négativement. 

Comment apprendre à gérer la douleur?

Dans un premier temps, il est important d’exclure les maladies graves afin que le patient puisse s’engager dans les étapes suivantes et aller de l’avant. Nous élaborons ensuite des options thérapeutiques et des stratégies communes pour réduire ou éviter les restrictions liées à la douleur dans la vie quotidienne et professionnelle. 

Avez-vous un exemple concret?

On peut par exemple aménager le poste de travail de manière à éviter la position assise prolongée en alternant les activités. De courtes unités d’étirement ou de mouvement effectuées à son poste de travail sont également utiles. L’employeur peut aussi modifier le profil du poste, afin de réduire la charge physique au profit des tâches administratives.

Comment la médecine s’y prend-elle pour lutter contre la douleur?

Nous sommes aujourd’hui en mesure de traiter efficacement les douleurs aiguës et celles liées aux tumeurs. En cas de douleur chronique, c’est plus difficile. Même les opiacés n’apportent qu’une aide limitée dans ce cas et peuvent même augmenter la sensibilité à la douleur. Sur le plan médicamenteux, on utilise dans ce contexte des psychotropes qui influencent les processus métaboliques dans le cerveau, idéalement en combinaison avec un accompagnement psychologique. L’activité physique est également importante: le mouvement stimule les neurotransmetteurs qui soulagent les douleurs. De plus, l’activité sportive en pleine nature a un effet bénéfique sur l’humeur.

Que peuvent faire les patient-es de leur côté?

La douleur n’est pas toujours mesurable ou visible – on ne peut pas la lire sur une radiographie ou sur une IRM.

Ces personnes peuvent apprendre à vivre avec la douleur et, dans une certaine mesure, à l’accepter en développant des stratégies dites de «coping». Il s’agit notamment d’interventions brèves telles que la respiration focalisée, la contraction et l’étirement conscients des muscles douloureux ou les voyages mentaux relaxants. S’allonger, se reposer brièvement ou pratiquer une activité douce peut également apporter un soulagement. Le tout est de découvrir ce qui aide. Les méthodes de relaxation comme la méditation, la relaxation musculaire selon Jacobson ou Feldenkrais soulagent également de nombreuses personnes. Les expériences réussies renforcent la confiance – mais pour cela, il faut parfois adapter ses exigences. 

Est-il important d’accepter la douleur?

Très important. Certaines personnes se bloquent parce qu’elles veulent absolument trouver un diagnostic. C’est compréhensible, mais parfois contre-productif. La douleur n’est pas toujours mesurable ou visible – on ne peut pas la lire sur une radiographie ou sur une IRM. Je dis toujours ceci à mes patient-es: "Je traite les douleurs que vous me décrivez". Car, même si on ne les voit pas, elles sont bien réelles pour les patient-es.

En savoir plus sur la douleur

de Nadia Fernández,

publié le 08.05.2025


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