Douleurs, fatigue et sueurs – le syndrome prémenstruel (SPM) est à l’origine de nombreux troubles. Un mode de vie sain, des méthodes de traitement alternatives ainsi que des préparations issues de la médecine conventionnelle peuvent atténuer les symptômes.
La poitrine tiraille, la digestion est perturbée, la femme est fatiguée, abattue, ressent des douleurs abdominales et ne se supporte plus elle-même ni les autres pendant ces quelques jours. Telle est à peu près la situation lors du syndrome prémenstruel ou SPM. Chaque femme connaît des troubles menstruels occasionnels, mais environ une sur deux en âge de procréer connaît régulièrement de fortes fluctuations dépendantes du cycle. Le SPM intervient le plus souvent entre 30 et 40 ans, et les troubles physiques et psychiques sont divers.
Au total, près de 150 symptômes liés au syndrome prémenstruel sont connus aujourd’hui. On compte également parmi eux douleurs dans le bas-ventre, œdèmes dans les tissus, sueurs, vertiges, troubles du sommeil, fatigue importante, dépressions, problèmes circulatoires ou difficultés de concentration.
Le fait que les symptômes surviennent au cours de la seconde moitié du cycle et disparaissent au début des règles est typique du SPM. Les troubles sont totalement absents pendant la grossesse ou lors de la ménopause. Les femmes qui souffrent beaucoup doivent consulter un(e) gynécologue afin de discuter d’un possible traitement et d’exclure d’autres maladies comme par exemple une hypothyroïdie, une endométriose ou une dépression.
«Un SPM peut être diagnostiqué après un interrogatoire approfondi et précis de la patiente», déclare Kati Vogt, gynécologue au Sports Medical Center medbase à Berne. Cette dernière traite souvent les symptômes de manière alternative et a fait de bonnes expériences avec ces méthodes: «Il existe quelques préparations formidables, par exemple le gattilier ou un mélange spécial de vitamines comme l’amitamin® ou les acides oméga-3», affirme-t-elle. Le traitement au gattilier a fait ses preuves, mais il exige patience et discipline car la patiente doit prendre la préparation chaque jour pendant une longue période. Les effets peuvent se faire sentir seulement au bout de deux mois. La gynécologue prescrit parfois aussi des produits hormonaux, comme par exemple la pilule contraceptive, qui empêche l’ovulation et évite ainsi la seconde moitié du cycle. Des analgésiques tels que l’ibuprofène aident d’une manière ciblée contre les douleurs abdominales.
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La science n’a pas encore établi définitivement pourquoi certaines femmes souffrent du SPM plus que d’autres. Mais les chercheurs s’accordent à dire que les symptômes sont liés au déséquilibre hormonal. Au cours de la seconde moitié du cycle, c’est-à-dire après l’ovulation, le taux d’œstrogènes diminue, tandis que celui de l’hormone progestérone (gestagène) augmente. Toutefois, chez certaines femmes, la progestérone n’augmente pas dans des proportions suffisantes. Certains éléments indiquent que le système nerveux végétatif ainsi qu’une mauvaise alimentation trop riche en sucre, en alcool et en caféine ou encore la nicotine favorisent également le syndrome prémenstruel. Les fluctuations hormonales ne sont donc pas les seules responsables des symptômes du SPM – de nombreux facteurs le sont aussi.
Lorsque les troubles psychiques au cours de la deuxième moitié du cycle sont importants au point de restreindre considérablement la qualité de vie, on parle de trouble dysphorique prémenstruel ou TDPM. Cette maladie grave est plutôt rare et se caractérise par des états dépressifs avant les règles. Comme pour le SPM, les symptômes du TDPM disparaissent complètement avec l’arrivée des saignements menstruels, mais ils réapparaissent au cours de la seconde moitié du cycle.
Il s’agit ici d’une maladie complexe, à laquelle participent plusieurs facteurs biologiques et psychologiques. Souvent, la femme en souffre elle-même, mais aussi tout son environnement en raison des troubles de l’humeur marqués.
Le traitement du TDPM comprend des médicaments antidépresseurs, appelés inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, ou des acides aminés spéciaux comme le l-tryptophane. Des hormones qui stoppent durablement le cycle pour faire disparaître totalement les symptômes ont également fait leurs preuves.
Les jours précédant les règles deviennent ainsi plus supportables: