Près d’une personne sur deux prend de bonnes résolutions pour la nouvelle année. Pourquoi cette période nous semble-t-elle idéale pour viser de nouveaux objectifs? Et que faut-il prendre en compte pour les atteindre effectivement?
Les bonnes résolutions sont aussi indissociables de la Saint Sylvestre que le sapin ne l’est de Noël. Les psychologues parlent de «l’effet de nouveau départ», qui décrit le phénomène selon lequel une nouvelle unité de temps s’accompagne souvent d’un souhait de changement de comportement. C’est ce que montre également une analyse des données du moteur de recherche Google: au début d'une semaine, d’un mois ou d’une année, les internautes consultent des termes comme «régime» ou «salle de fitness» avec une fréquence supérieure à la moyenne.
«Le changement d’année marque une limite. Cela permet de s’orienter tout en instaurant une distance temporelle. La nouvelle année semble éloignée – il nous paraît donc plus simple de nous atteler à une tâche difficile», explique Marie Hennecke, maître-assistante à l’Institut psychologique de l’Université de Zurich. Psychologue de la motivation, elle pointe également les côtés négatifs de cette distance temporelle: «Comme l’échéance paraît lointaine, nous ne nous donnons pas la peine de réfléchir précisément à la façon dont nous souhaitons atteindre l’objectif. Dans cette phase, nous avons tendance à nous bercer d’illusions. Nous nous imaginons comment cela serait si nous étions plus minces ou plus sportifs.»
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Ces illusions pourraient être une récompense anticipée qui nous retient d’adopter réellement le comportement souhaité. «Il est bien plus judicieux de s’intéresser également aux obstacles éventuels et de se fixer un plan sur la manière de les surmonter.» Veronika Brandstätter-Morawietz, professeure de psychologie générale et spécialiste de la motivation à l’Université de Zurich, explique comment faire.
Cela commence déjà dès la formulation. Beaucoup d’entre nous ont des objectifs trop abstraits – comme être moins stressé, consacrer plus de temps à sa famille ou faire davantage de sport.
La formulation devrait déjà préciser les détails de la résolution: comment, quand et où. Par exemple: tous les jours, je descends trois stations de tram avant mon lieu de travail pour marcher au moins 15 minutes par jour. C’est bien plus précis et donc plus facilement vérifiable.
Cela pourrait aussi venir du fait que vous vous êtes fixé un objectif irréaliste et trop élevé. Les personnes peu enclines à l’exercice auront certainement du mal à aller courir trois fois par semaine. Il est également important de choisir un objectif attrayant. Si le fait de courir est uniquement source de souffrances, trouvez-vous plutôt un autre sport ou intégrez une activité physique dans votre quotidien.
Pas tout à fait. Des études montrent que cela permet de doubler le taux de réussite. Mais vous pouvez malgré tout échouer car vous rencontrerez des obstacles en chemin.
Il est bon de déterminer à l’avance quels peuvent être vos obstacles. Vous pouvez ainsi vous y préparer mentalement. Par exemple en vous disant: quand j’arrive à la maison, je me change tout de suite et je m’y mets. Ou bien: s’il pleut et que je n’arrive pas à me motiver, je ferai des exercices sur mon tapis de yoga. Des études montrent que de telles phrases sont très efficaces.
Il se peut alors que vous capituliez, selon le principe du tout ou rien. Comme par exemple lorsque l’on prend la résolution de ne plus manger de biscuits. Si l’on se met malgré tout à en manger un, on finit par manger tout le paquet. Il faut savoir ici que les échecs font partie du processus. Ne vous laissez pas décourager par ceux-ci.
Sources: Forsa 2016, «Spiegel»
Considérez l’échec comme une chance d’apprendre. Demandez-vous pourquoi cela n’a pas fonctionné. Qu’auriez-vous dû faire différemment? Vous découvrirez alors peut-être que vous pouvez vous motiver à l’aide de contacts sociaux, et vous chercherez un partenaire pour courir. Ou bien vous vous direz: d’accord, le jogging ne me convient pas, je vais tenter le fitness – et j’irai au centre de fitness directement après le travail, pour ne pas passer par la case canapé.
Dans de nombreux domaines, je suis vraiment disciplinée. Mais je parviens rarement à faire de l’exercice de façon régulière. Moi non plus, je n’ai pas fini d’apprendre.