Entre évasion et réseautage, comment gérer ses breaks avec tact? Astuces pour transformer ses moments de pause en vraies ressources contre le stress de la vie de bureau
Quelle est la durée idéale de pause? Elle a en tous cas une longueur légale, liée à la durée de la journée de travail prévue dans le contrat. Soit au minimum soixante minutes pour une journée de plus de neuf heures… Pour la longueur idéale, il s’agit surtout de faire un vrai break, où l’on quitte son bureau pour aller manger.
La tentation est grande parfois de vouloir rattraper un dossier en retard en faisant l’impasse sur la pause de midi. Erreur: on ne gagne pas de temps à manger un sandwich devant l’écran. Au contraire, on risque l’inefficacité. Pourquoi? Parce que l’attention fluctue au fil de la journée et des rythmes circadiens. Elle est souvent au top entre 8 et 10 h et entre 17 et 19 h. Entre les deux, elle redescend. D’où l’importance d’offrir une vraie pause à son corps et à son cerveau pour redynamiser l’organisme, retrouver motivation et efficacité. Et puis, grignoter devant l’ordi est tout le contraire d’un repas en pleine conscience, pour lequel on prend le temps de savourer avant de ressentir la satiété…
La capacité de concentration est très variable, sa durée oscille selon les études entre 30 et 120 minutes. Donc apprenez à vous connaître, car l’intérêt de la tâche entreprise va avoir un gros impact sur votre capacité de concentration. Après une période d’attention soutenue, il est important de changer d’activité ou de se lever pour faire quelques pas. Surtout pour les yeux! Rien de pire qu’un regard fixé trop longtemps sur l’écran. Il se produit alors une réaction physiologique: le regard figé imite le sentiment de peur et peut générer du stress dans l’organisme. Il faut donc penser à regarder de temps en temps au loin, par la fenêtre, pour regarder au loin et varier le champ visuel. Mettre le nez (et les yeux!) dehors à midi est une bonne idée.
Pour lutter contre la sédentarité, le sport à la pause midi présente plusieurs atouts. Fitness, natation, promenade au bord du lac, tout est bon pour s’aérer les neurones et produire des endorphines (hormones du bonheur). Marcher vingt minutes permettrait non seulement de se déstresser, mais favoriserait les pensées nouvelles. Et pourquoi pas un peu de cardio? On sait que le retour au travail à 14 h est le moment le plus difficile de la journée, la digestion entraînant une baisse de la concentration. Rien de tel que quelques squats ou monter les escaliers pour chasser le fameux coup de barre de l’après-midi!
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Pas toujours assumée, et pourtant assez miraculeuse, la turbo sieste a plus d’un avantage. Pour deux raisons, physiologique d’abord: les disques intervertébraux, sorte de petits coussinets, se dessèchent et se rétractent au cours de la journée. Quand on se couche, ces disques absorbent à nouveau de l’eau en quelques minutes. Pendant une sieste de vingt minutes (à ne pas dépasser), le corps va donc se régénérer physiquement et psychiquement, sans entrer dans un cycle de sommeil profond. À combiner avec une méditation guidée, un moment de relaxation, qui permet aussi de se détendre. De quoi éviter le pic d’inattention de 14 heures.
Tout dépend du travail et du caractère de chacun-e. Les extraverti-es aiment échanger et voir du monde, les introverti-es préfèrent parfois recharger leurs batteries dans un environnement calme. À chacun-e de s’interroger sur ses besoins. Une chose est sûre: parler boulot pendant le repas de midi ressemble davantage à une réunion de travail qu’à une vraie pause… Pareillement, passer deux heures à critiquer le ou la manager ou les directives de l’entreprise ne contribue ni à se détendre ni à améliorer l’ambiance.
Débrancher son portable? Pourquoi pas. Passer son temps sur les textos et les réseaux sociaux peut être épuisant. De même, une pause où l’on reçoit plusieurs appels pour le travail n’est plus vraiment une pause. Les interruptions, que ce soit à midi ou au travail, restent le facteur de stress chronique numéro un en Suisse. S’octroyer des plages sans coupures est donc essentiel.
Avant de quitter le bureau, il est bon de prendre quelques minutes pour faire une clôture mentale. Valider les tâches accomplies tout en notant celles qui restent à faire est une excellente manière de déposer les soucis et de partir l’esprit tranquille. À appliquer impérativement en fin de journée, mais aussi à midi pour mieux savourer sa pause.
Et si le retour à 14 h semble aussi ardu que l’ascension de l’Eiger ou si la procrastination vous prend, il existe un minuteur qui aide à la concentration: l’application Pomodoro. Celle-ci permet de scinder son temps en moments de tâches et de pauses. Comme le cerveau préfère généralement les petites activités peu impliquantes, comme répondre aux mails plutôt que d’écrire un rapport annuel, le minuteur peut aider au démarrage. Une des méthodes consiste à faire une pause de cinq minutes toutes les vingt-cinq minutes, puis une pause de quinze minutes toutes les deux heures vingt-cinq, une alternance qui favoriserait l’agilité de l’esprit.