Fabian Capaul exerce le métier de banquier; parallèlement, il donne des cours de pleine conscience. Comment cette technique l’a aidé à gérer son quotidien avec plus de facilité et de sérénité.
Les personnes qui décident de participer s’entraînent beaucoup: durant le cours et chez eux. Comme le sport, la pleine conscience exige un entraînement et, en huit semaines, personne ne devient un/e pro.
Je suis tombé sur un article du Time qui décrivait les avantages de la pleine conscience et donnait les instructions suivantes: s’asseoir, inspirer et expirer, compter jusqu’à dix et recommencer.
Je me suis dit: «Tout le monde peut faire ça». Un, deux, et puis je me suis laissé distraire par mes pensées. Ce flux de pensées ne s’arrête jamais. C’est lui qui nous empêche de vivre ici et maintenant. (Continuez votre lecture ci-dessous...)
Pendant le cours, nous nous entraînons ensemble, nous méditons beaucoup. En position assise et allongée. À l’extérieur également, en marchant. Nous apprenons ainsi la condition la plus importante pour atteindre la pleine conscience. Il est plus facile d’y parvenir dans un environnement calme. Ceux qui sont expérimentés méditent sans effort dans un compartiment de train bondé.
Il s’agit tout d’abord de percevoir clairement et d’accepter ses pensées, ses sensations corporelles et ses émotions. Je deviens nerveux et tendu avant des présentations importantes. Auparavant, j’essayais d’ignorer ce mal-être et me condamnais ainsi à rester tendu dans de telles situations.
Dans les situations où je suis tendu et nerveux, je cherche à percevoir clairement mes pensées et mes sentiments, je les accepte.
Pas du tout. Il s’agit précisément du moment situé entre l’impulsion et la réaction. C’est surtout dans les situations difficiles que nous réagissons de manière automatique, en appliquant les schémas que nous avons appris. Il convient donc de remettre en question ces habitudes. Est-ce vraiment bon pour moi si, en cas de conflit, je m’enfuis ou deviens bruyant? Quelles sont les alternatives dont je dispose? Quand je m’énerve, je prends le temps d’essayer de percevoir clairement mes pensées et mes réactions intérieures impulsives – ce n’est qu’ensuite que je réagis. Cela me permet de me créer un espace pour mieux agir. (Continuez votre lecture ci-dessous...)
Dans la vie, tout n’est certes pas beau et drôle. Je ne peux pas changer cet état de fait, mais je peux m’entraîner à la manière de gérer celui-ci. Il s’agit également de percevoir les pensées et sentiments négatifs, ainsi que le critique intérieur, cette petite voix qui murmure parfois: «Tu n’y arriveras pas». La pleine conscience m’aide à être plus tolérant avec moi-même, à devenir davantage mon propre ami et à faire taire le critique intérieur.
Vous avez entièrement raison. Le stress fait partie de la vie, y compris de la mienne. Être pleinement conscient, c’est le reconnaître: en ce moment, je suis stressé. Quand j’ai beaucoup de travail, ma réaction au stress est de me «plonger corps et âme dans le travail». Ce modèle fonctionne automatiquement et n’est pas toujours utile. La pleine conscience me permet le percevoir clairement. Et quand j’ai besoin d’une pause, je m’accorde le temps nécessaire.
Surveillez votre respiration, personne ne le remarquera. La pleine conscience fonctionne même durant des réunions: concentrez-vous entièrement sur vos pieds et vos jambes. Ou sur votre respiration, même si ce n’est que pendant quelques secondes.
Nous passons celles-ci en groupe et en silence. J’anime quelques exercices de méditation et nous mangeons tous ensemble. Nous ne touchons pas à nos smartphones et nous ne parlons pas. Nous avons peut-être l’air de nous détendre, mais croyez-moi, c’est beaucoup de travail – un travail sur soi-même.
Le cours est une chose, mais s’entraîner chez soi, et de préférence tous les jours, est tout aussi essentiel. Il est absolument nécessaire d’en prendre le temps. Et les participant(e)s doivent être psychiquement stables. Le cours n’est pas une thérapie, il y a suffisamment de spécialistes pour cela.
Bien sûr que non! Quand je rentre fatigué chez moi et que mes enfants pleurnichent et crient, je n’y parviens évidemment pas. Ce serait pourtant bien dans de telles situations, car mon calme se transmet également à la personne qui se trouve en face de moi. Là où ça marche bien, c’est quand je me rends à mon travail. Je profite pleinement du trajet à pied jusqu’à la gare et ne me laisse pas distraire, ni par les rendez-vous à venir ni par les listes de choses à faire. Je suis ici et maintenant et je marche. C’est cela la pleine conscience. (Continuez votre lecture ci-dessous...)