Pour Yoann Montandon, 42 ans, praticien de shiatsu à l’Ecole-club Migros de Neuchâtel et en privé, le stress se combat au quotidien, avant même son éventuelle apparition.
Oui bien sûr. C’est même l’un des domaines d’application les plus concrets. Le shiatsu est une méthode japonaise présentée en Occident comme une forme de thérapie globale, oscillant entre l’acupuncture et l’ostéopathie. Le praticien travaille via les méridiens à l’équilibre énergétique du patient, tout en permettant à celui-ci de se créer un moment de calme durant lequel le système nerveux pourra se mettre en mode récupération.
Shiatsu veut dire pression avec les pouces. Il s’agit donc avant tout de stimulations, de mobilisations d’articulations et d’étirements qui vont activer et fluidifier la circulation du Qi, l’énergie vitale, le long des méridiens. Je précise que la séance se déroule en silence, allongé et en tenue confortable.
Le shiatsu permet de se réapproprier son corps et de travailler entre autre sur le centrage. Dans le type de société dans lequel on vit, les besoins en productivité et performance sont très importants et peuvent créer un sentiment d’aliénation accentuant la dichotomie entre le corps et l’esprit. Le shiatsu permet de rétablir un dialogue entre ces deux aspects de l’existence, et renforce le sentiment d’unité.
La formation que je donne est plutôt une introduction au massage shiatsu. Les cours sont donnés sur une journée et constituent davantage une fenêtre qu’on ouvre sur une façon holistique de considérer l’humain. Qui suit un cursus complet pourra être formé aux techniques d’automassage appelées Do In. Cela étant, le shiatsu reste avant tout un traitement passif.
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J’ai longtemps pratiqué les arts martiaux, tout en travaillant dans le domaine du soin, notamment envers des personnes en situation de handicap. Le fait de masser m’a de plus toujours intéressé. Le shiatsu se trouve à mi-chemin de ces domaines, j’y suis donc venu assez naturellement.
Oui pour moi, il s’agit de deux autres méthodes à disposition de nous tous nous permettant de travailler sur le sentiment de stress. Ces deux techniques, qui se basent sur la respiration et des mouvements lents, sont également très intéressantes car elles placent l’individu dans un mode actif. C’est à lui de se prendre en main. Depuis que j’ai fondé une famille, je me suis toutefois concentré sur le shiatsu, faute de temps.
Il y a deux aspects avec la vie de famille. Avoir des enfants prend beaucoup d’énergie et demande une grande sollicitation. En même temps, si on parle de connexion avec soi-même et si l’on souhaite se retrouver en tant qu’être humain, avoir des enfants donne effectivement pleinement du sens à son existence.
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Je pense qu’il est important de vivre ses passions sans se soucier du regard extérieur. Se faire tatouer est une technique corporelle assez intense et qui permet d’être en contact avec soi. Pour moi, cela peut rejoindre des méthodes de relaxation. Cela fait partie de mon équilibre global, et je continuerai à en faire.
Oui mais il est important que le sourire soit naturel, qu’il se manifeste sans qu’on s’en rende compte. Il peut en tous les cas servir à créer un climat agréable avec la personne que vous avez en face de vous et atténuer d’éventuelles tensions.
Il est essentiel d’y travailler au quotidien. En Extrême-Orient, les gens ont une vision de la médecine qui est basée sur la prévention. Cela signifie que l’on travaille avant que ne survienne une situation catastrophique. On ne cherche pas à éteindre l’incendie mais à empêcher un départ de feu. Ainsi, le shiatsu est avant tout une médecine préventive. J’aime beaucoup l’idée qu’en Asie, les gens vont aussi voir leur médecin quand ils sont en bonne santé.