Le stress peut prendre de multiples formes: chacun réagit à sa manière dans une situation d’agitation générale. Dirk Frey, formateur en gestion du stress, explique comment reconnaître le stress et quels sont les signaux d’alerte.
Il n’est pas possible de répondre de manière générale. Ce que nous percevons comme du stress varie d’un individu à l’autre. Alors qu’un collègue reste calme dans une situation d’agitation générale, un autre en souffre et a du mal à s’endormir le soir. La pression des délais, le bruit dans un bureau open space, la course d’une réunion à une autre, les pleurnicheries des enfants - tout cela peut être déclencheur de stress. Mais pas nécessairement.
Le facteur décisif est la manière dont nous gérons les situations et la possibilité que nous avons ou non de nous octroyer des pauses. C’est l’accumulation de situations stressantes en fin de journée qui est déterminante, précise Dirk Frey, formateur en gestion du stress et résilience chez Fit im Job de Medbase.
Le stress est une réaction de survie de l’organisme. Quand les êtres humains étaient encore chasseurs-cueilleurs, la montée d’adrénaline leur permettait de courir vite pour échapper à un danger ou chasser des proies. Cela se produit encore aujourd’hui, par exemple lorsque nous sommes énervés. Nous ne nous mettons pas à courir, mais notre cœur commence à battre plus vite. D’où la transpiration et les palpitations que nous connaissons en situation de stress.
Dès que nous ne pouvons plus nous débarrasser de la tension intérieure et que nous ne parvenons plus à nous détendre. Revenons à notre exemple des chasseurs-cueilleurs: l’état naturel du corps et de l’esprit est en fait la quiétude. Dans le passé, une grande tension n’était nécessaire qu’avant d’attaquer ou de fuir. Ensuite la quiétude revenait naturellement. Si de telles phases de régénération n’existent plus, le stress devient mauvais pour la santé.
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Quand nous ne pouvons plus nous concentrer, que nous oublions beaucoup de choses, que nous sommes rapidement irritables ou que nous ne dormons pas bien parce que nous sommes constamment stressés. Environ 70 à 80% des troubles du sommeil sont dus au stress. Il est également très fréquent que nous nous sentions encore fatigués après avoir assez dormi, car il est tout à fait possible que le sommeil ne soit pas suffisamment récupérateur. La raison en est souvent que, même la nuit, nous ne parvenons pas à nous débarrasser de nos tensions intérieures.
Les maux de tête, les tensions dans la région du cou et du dos ou les migraines peuvent être des symptômes physiques du stress. Celui-ci peut également se manifester par des troubles digestifs ou des renvois acides. Avant ces signaux d’alerte, les personnes ressentent souvent une grande fatigue. Lorsque le corps réagit, cela signifie que le niveau de stress malsain est déjà très élevé.
Prenons l’exemple d'une gazelle poursuivie par un guépard: alors que la gazelle s’enfuit affolée, le guépard est très motivé et veut à tout prix attraper sa proie. Mais si la grande tension de la chasse n’est pas suivie d’une phase de repos, le guépard finit lui aussi par être épuisé. Transposé aux êtres humains, cela signifie que même les personnes très motivées et engagées ont besoin de faire des pauses.
Si elles oublient de s’octroyer des phases de régénération, il peut arriver qu’elles soient subitement à bout de force et menacées de burn out. Les gens très motivés, dynamiques et ambitieux sont plus exposés au risque de burn out, car ils ont tendance à oublier d’appuyer sur la pédale de frein.
