Il est étonnant de constater que ce que l’on trouve de sain dans les légumes n’arrive souvent qu’en petite quantité dans notre organisme. Des mesures simples lors de l’achat, de la préparation et de la consommation peuvent aider à minimiser les pertes de nutriments.
Acheter, préparer et manger en tenant compte des nutriments n’est pas seulement bénéfique pour la santé. Cela permet également de varier les plaisirs culinaires, pour le plus grand plaisir des yeux, du nez et des papilles. Nos principaux conseils.
Les légumes restent frais plus longtemps lorsqu’ils sont stockés dans un endroit frais, sombre et pas trop sec. La température idéale varie entre 2 et 10 °C selon les légumes – le bac à légumes du réfrigérateur est un bon compromis. Conservez donc les légumes dans votre bac à légumes et gardez une vue d’ensemble – ne les conservez pas plus de 2-3 jours. La congélation à une température d’au moins -19 °C maintient les pertes de nutriments à un niveau bas – sauf pour la vitamine C.
Même lorsque les légumes sont conservés de manière optimale, les nutriments se perdent; préparez donc les légumes verts le plus rapidement possible. La cuisson des aliments détruit les vitamines sensibles à la chaleur comme la vitamine C, la thiamine ou l’acide folique. On perd alors près de la moitié de ces vitamines à la cuisson, surtout à des températures supérieures à 100 °C. Mais c’est la cuisson à l’eau qui produit les pertes les plus élevées: ainsi, quand on cuit des brocolis à l’eau, jusqu’à deux tiers de la vitamine C peuvent être perdus à cause de la chaleur et du transfert de la vitamine dans l’eau de cuisson. La perte de potassium est aussi considérable. La cuisson à la vapeur ou à l’étuvée ne détruisent qu’un quart à un tiers de la vitamine C, et la perte d’autres substances hydrosolubles est également nettement moins importante.
La cuisson a aussi ses avantages: elle réduit les facteurs antinutritionnels (voir tableau tout en bas), ce qui améliore l’absorption par l’organisme de minéraux comme le fer, le zinc ou le calcium. Pour les vitamines liposolubles A, D, E et K, le problème du lessivage n’existe pratiquement pas. La cuisson est donc peu problématique en ce qui les concerne. Comme le montre l’illustration ci-dessous, l’absorption de bêtacarotène peut être multipliée par 15 en cuisant, en réduisant en purée et en ajoutant de l’huile. Il en va de même pour d’autres substances liposolubles bonnes pour la santé, comme le lycopène, que l’on trouve surtout dans les tomates.
En tant qu’êtres vivants enracinés, les plantes sont particulièrement dépendantes des substances qui les protègent des influences environnementales ou des parasites. Les acides gras insaturés, par exemple, évitent les dommages causés par le gel. De nombreuses plantes produisent également des «facteurs antinutritionnels» pour se défendre contre les champignons, les bactéries ou les prédateurs. Les substances protectrices suivantes peuvent avoir des avantages et des inconvénients pour l’être humain.
Anti-nutriment |
Présence |
Effets négatifs |
Effets positifs |
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Glucosinolate |
Dans les choux tels que choux de Bruxelles, chou kale, flower sprout, chou frisé, brocoli. Dans le cresson, le colza, les radis. |
Peut bloquer l’assimilation de l’iode par la thyroïde et avoir un effet goitrogène. |
Antioxydant, immunomodulant, anti-inflammatoire, associé à la réduction du risque de certains cancers. |
Lectines |
Dans les tomates, poivrons, aubergines. |
Peuvent provoquer des problèmes de digestion et se lier aux vitamines, protéines et minéraux, empêchant ainsi leur absorption. |
Certaines ont des propriétés antifongiques et antibactériennes. Agissent comme antioxydants. |
Oxalate |
Dans les légumes à feuilles tels que salade, épinard, blettes, rhubarbe, radicchio, persil, betteraves rouges. |
Se lie aux minéraux tels que calcium, fer et zinc, réduisant ainsi leur disponibilité pour notre organisme. Peut accroître le risque de calculs rénaux. |
Aucun effet positif connu. |
Les plantes qui poussent en montagne, avec un ensoleillement intense et de fortes variations de température, contiennent généralement plus de nutriments que les légumes cultivés sous serre en plaine.
Les substances liposolubles sont généralement bien conservées dans les boîtes de conserve également, même si cela dépend du produit et de sa transformation. Les substances hydrosolubles telles que la vitamine C et les vitamines B souffrent essentiellement de la pasteurisation; mais souvent, elles sont ensuite mieux préservées dans les boîtes de conserve, à l’abri de l’oxygène, que dans les légumes surgelés, où le stockage peut entraîner une perte de vitamine C pouvant aller jusqu’à 30%.
(Voir suite ci-dessous...)